Entretien des bâtiments

Cette automne a été l’occasion d’entamer un chantier de restauration de bâtiment. Les professionnels appelleront ça du rafistolage, mais bon, le bâtiment tiendra facilement 20 ans de plus (enfin, j’espère).

Le constat

Le bâtiment en question est une annexe de la maison, située juste en face de cette dernière. Il contient une seule pièce, divisée en deux par une cloison en bois. Les murs sont faits de pierres, avec un mortier en terre, d’une épaisseur d’environ 80 cm. La charpente est en bon état. En revanche, la couverture a commencé à partir sur les deux pignons. Du coup la pluie s’infiltre directement dans les murs : avec l’argile mélangée à la terre, ces derniers gonflent et dégonflent en fonction de la météo. S’ensuit une instabilité et des pierres qui tombent. Pour une personne comme moi, c’est juste un synonyme de catastrophe, d’autant plus que je n’ai aucune compétence dans le gros œuvre et la couverture.

Un peu de recherche

Avant de se lancer dans les travaux de restauration, nous avons questionné des personnes ayant déjà fait ce genre de travaux, et fait des recherches dans les ouvrages de restauration de bâtiments historiques. Les premières solutions proposées étaient du ressort de la pratique mais après quelques recherches, le choix de la technique semblait plutôt évident.

Donc la première étape était de refaire une partir du rejointoiement pour les parties qui n’étaient pas gonflées. Pour les parties gonflées, retirer les pierres ainsi que l’excédent de terre, les nettoyer, puis les remettre en place avec du mortier.

Voici le résultat de nos recherches, discussions et de ce que nous en avons compris :

  • rejointoiement au ciment : facile à faire, solide, séchage rapide. Inconvénient : pas compatible avec les murs en pierre car le ciment empêche l’évaporation de l’humidité, qui remonte dans les murs. Dommage, toute notre maison est faite comme ça…
  • rejointoiement au mortier bâtard : ciment et chaux, mêmes avantages et inconvénients que le précédent, seul le coloris qui change en fonction du pourcentage de chaux.
  • rejointoiement à la chaux : moins facile à maitriser, séchage lent (28 jours pour que ça soit vraiment sec). Mais gros avantage : le mur respire !

Du coup, nous avons choisi la troisième solution. J’ai acheté un mélange pré-fait et nous l’avons essayé sur un mur qui n’avait plus de joint, à l’arrière de la maison. Hormis le coût, rien à redire, cela nous a permis de prendre en main la manière de travailler.

Cependant, refaire le rejointoiement extérieur et intérieur d’un bâtiment en pierre, outre le temps à y consacrer, représente un sacré coût. J’ai donc regardé comment faire son mélange soit même : et en fait c’est simple ! Juste du sable, de la chaux et de l’eau. Nous avions l’échafaudage, ne manquait plus qu’une bétonnière, quelques sms plus tard, elle était à la maison (merci à Charly et son père).

La mise en œuvre

Nous avons commencé fin septembre, en attaquant le pignon le plus abîmé. La première étape a été de refaire le rejointoiement des parties non abimées, comme expliqué plus haut. Merci à Eric et Gisèle pour le coup de main.

La seconde partie a consisté, sur le même pignon, à enlever des pierres pour supprimer le gonflement du mur. Là j’étais moins en confiance, nous avons augmenté la proportion de chaux pour en faire du mortier. Après une journée sur le chantier, le coup de main était pris, et le résultat est plutôt satisfaisant (pas extra top, mais nous ne sommes pas des pros).

Dans la foulée, il a fallu s’attaquer à la couverture, histoire que le travail effectué soit protégé de la pluie. J’ai enlevé les ardoises en fibrociment, coupé les chevrons et les liteaux qui étaient pourris. Après une séance de découpe à la scie à onglet, j’ai remplacé le tout. Enfin, j’ai remis les ardoises et me suis aperçu qu’il me manquait des attaches… Une commande après, les ardoises étaient remises à leur place. Il restera, sur ce pignon, à découper certaines ardoises et les clouer sur les liteaux, mais c’est juste pour l’aspect esthétique. De même, au printemps (quand il fera plus chaud et sec), remettre quelques pierres avec le mortier de chaux.

Remise en place également de l’ensemble des ardoises qui avaient bougé avec le temps. Ainsi que du goudron pour étanchéifier le faîtage : les tuiles faîtières avaient été clouées, mais avec la pluie le bois gonflait et les clous ressortaient. Je les ai donc renfoncés et mis du goudron par dessus.

J’ai également attaqué la couverture du second pignon. Il reste juste à découper les liteaux pour qu’ils ne dépassent plus des ardoises.

Ce qu’il reste à faire

Beaucoup de choses… :

  • Le rejointoiement extérieur, pour l’instant juste un pignon a été fait
  • Le rejointoiement intérieur
  • L’installation d’un cache sur le dessus de la cheminée
  • Un entrait tient sur un mur par quelques centimètres, il va falloir mettre une poutre pour consolider le tout
  • L’installation de gouttières pour réduire l’humidité dans les murs et récupérer l’eau.